« Paradise turns » est le titre qu’a donné Shepard Fairey à cette affiche réalisée en 2014.
Cette affiche rappelle les posters publicitaires « vintage » pour les plages, donnant un air de déjà vu à cette image.
Cependant on remarque des éléments qui perturbent. En effet, On remarque que si le premier plan est composé d’un couple sur une plage, l’arrière plan laisse voir des infrastructures industrielles d’extraction de pétrole et autres énergies fossiles.
De plus, le ciel est menaçant, rappelant par sa couleur bleue et son mouvement une mer déchaînée, qui contraste avec la mer en premier plan en bas à gauche de l’image.
L’écriture est également importante sur cette affiche. En effet, si les oeuvres de Fairey comportent souvent assez peu d’écriture, lorsqu’il y en a ce n’est pas pour rien. On lit en effet : « Enjoy Paradise… » (en français « Profitez du Paradis ») qui réfere au premier plan, qui laisse penser à une publicité pour une station balnéaire ; « … until the tide turns » (qui signifie « avant que la marée ne change »). Cette seconde partie de la phrase est à mettre en lien avec le second plan de l’image : la marée serait une métaphore (et en même temps une image littérale) des conséquences du changement climatique qui est en train de s’opérer dû à l’action de l’Humain.
En effet, Shepard Fairey traite du changement climatique avec cette affiche et dénonce les pratiques de nos modes de vie qui finiront un jour par nous retomber dessus, et ces conséquences nous ne les voyons pas (ou ne voulons pas les voir) : les deux personnages représentés sur l’affiche, comme seuls représentants de l’humanité dans un paysage qui semble à la fois tranquille et menaçant, détournent (volontairement ?) le regard de cet arrière plan qui annonce l’inévitable des conséquences de nos modes de vies.
Modes de vie basés surtout sur l’exploitation d’énergies fossiles comme le charbon ou le pétrole, ce qu’on voit par les infrastructures en arrière plan encore une fois.
Ainsi cette affiche cynique qui reprend une esthétique publicitaire dénonce les pratiques modernes basées sur l’exploitation de notre environnement et l’aveuglement de l’Homme quant aux conséquences de ces pratiques sur l’environnement. Car ce que dit Fairey C’est qu’il y aura des conséquences. La marée va changer. Reste à savoir si l’humanité va être capable de s’y adapter.